Vous le savez peut-être, l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde, juste derrière la pétrochimie. Pourtant, au-delà de la pollution que génère la fast fashion, les vêtements sont aussi composés de nombreux produits toxiques qui ont des effets directs sur notre santé. Au contact direct de la peau, les tissus traités chimiquement contiennent souvent des perturbateurs endocriniens, sont source d’irritations et d’hypersensibilisation de la peau. Plus loin encore, une fois les textiles passés en machine, les substances sont déversées dans les océans et entrent en contact avec la faune et la flore marines, que l’on retrouve en partie dans nos assiettes. 

Si vous aussi, vous souhaitez passer à une mode plus écologique pour des raisons environnementales ou de santé, lisez nos conseils pour savoir comment porter des vêtements sains.

Le reportage "Envoyé Spécial" a réalisé une enquête en 2015 se basant sur le rapport de l'association Greenpeace qui pointaient du doigt une vingtaine de marques de prêt-à-porter utilisant des substances toxiques dans la confection de leurs vêtements pour le marché Européen (qui doivent pourtant respecter la réglementation REACH). Aujourd'hui en 2022, nous sommes toujours face au même problème.


Pourquoi s’habiller sainement ?

En 2018, l’Anses a réalisé une étude mettant en évidence des cas d’allergies et d’irritations cutanées en lien avec des vêtements ou des chaussures. Les effets sensibilisants ou irritants sont liés à la présence de substances chimiques dans les textiles. De nombreux produits ont été pointés du doigt. Parmi eux, on retrouve :

  • Les nonylphénols (NPE) : Ces tensioactifs sont des irritants cutanés ayant un effet toxique sur la reproduction. Dans le cas des sous-vêtements par exemple, ils agissent comme des perturbateurs endocriniens directement sur le système reproducteur.
  • Le dichlorométhane : C’est un solvant présent notamment dans les jeans. Il est reconnu comme étant irritant pour la peau.
  • Le diméthylfumarate : c’est un antifongique. Il se trouve surtout dans les chaussures et les boîtes à chaussures, les textiles d’ameublement et les sachets anti-moisissures. Il est interdit depuis 2009 par la Commission européenne, car il est cancérigène. On le retrouve donc surtout dans les produits fabriqués hors Europe.
  • Les nanoparticules : Les nanoparticules d’argent traitent les mauvaises odeurs (on en retrouve dans les équipements sportifs notamment), la silice rend les tissus imperméables, le zinc ou le titane sont des agents antistatiques. Ces nanoparticules migrent dans l’épiderme, s’infiltrent dans la circulation sanguine et lymphatique pour se déposer ensuite dans les organes, jusqu’au cerveau et peuvent toucher également le fœtus.
  • Le chrome 6 : Il sert à la fabrication des teintures et au tannage du cuir non végétal. C’est un produit cancérogène très toxique pour l’environnement.
  • Les phtalates : Ils sont présents notamment dans les dessins, inscriptions et décorations collés sur les vêtements ; or, ils sont des perturbateurs endocriniens avérés.
  • Le formaldéhyde : C’est un produit qui permet aux tissus d’être infroissables, plus résistants et hydrofuges. Mais, il s’agit d’un gaz nocif pour la santé. 
  • Les composés perfluorés (PFC) : Ces produits sont utilisés pour conférer aux vêtements un pouvoir imperméabilisant. Néanmoins, ils sont dangereux pour la santé, ont des effets nocifs sur l’appareil reproducteur (infertilité) et sur le fœtus et favorisent le développement de cancers.
  • La perméthrine : C’est un anti-parasitaire que l’on utilise pour les chiens. Les vêtements traités à la perméthrine le sont pour protéger contre les attaques de moustiques ou de tiques. On en retrouve donc surtout sur les chapeaux et les chaussures, mais aussi dans le linge de maison. Elle a des effets toxiques sur la santé.

Des produits toxiques sont utilisés dans l'industrie textile

Comment s’habiller avec des vêtements sains et biologiques ?

Face au nombre hallucinant de substances toxiques utilisées dans les vêtements de la fast fashion, on peut naturellement avoir envie de se tourner vers une mode plus saine afin de préserver sa santé et celle de ses enfants.

Choix des vêtements éthiques, vegan et responsables

 

Voici les trois conseils de Svetlana K pour choisir des vêtements sains et biologiques :

Conseil n°1 : Choisir des vêtements biologiques ou de seconde main

Afin d’éviter l’accumulation de substances toxiques dans votre corps à cause des textiles, préférez toujours des vêtements biologiques ou d’occasion.

En effet, les vêtements de seconde main ont l’avantage d’avoir déjà été lavés plusieurs fois et sont donc débarrassés depuis longtemps des substances nocives. C’est, de plus, la solution la plus écologique puisque le vêtement que l’on ne crée pas ne pollue pas

Dans le cas d’un achat neuf, choisissez vos pièces en fibres naturelles ou matières écoresponsables, qui nécessitent le moins possible de traitements, et qui sont de préférence biologiques (coton biologique, lin, chanvre, etc.).

Vérifiez la fiabilité des mentions biologiques et/ou sans produit toxique grâce aux différents labels qui existent :

  • La certification Oeko-Tex ;
  • Le label GOTS ;
  • L’Écolabel européen ;
  • etc.

Etiquettes de fabrication des vêtements et matières écoresponsables

Conseil n°2 : Acheter des vêtements de qualité qui durent dans le temps

En vous fournissant auprès de marques de mode de qualité, vous garderez vos vêtements plus longtemps. Une pièce qui dure est une pièce que vous n’avez pas besoin de racheter. Vous diminuez ainsi votre exposition aux substances nocives des textiles de la fast fashion et réduisez l’impact environnemental lié à la fabrication des vêtements. 

toxicité des vêtements importés par conteneurs depuis l'étranger

Pour sélectionner des vêtements de qualité, préférez toujours des matières issues de fibres naturelles, résistantes et à l’entretien facile. Évitez ainsi le polyester par exemple.

Impact sur la santé du tissu polyester sur les muqueuses

Afin d’avoir un maximum de vêtements prêts à traverser les années sans passer de mode, choisissez des intemporels dans une palette de couleurs que vous aimez. Évitez les couleurs trop flashy, les imprimés multiples et les coupes extravagantes. 

Conseil n°3 : Entretenir ses vêtements de façon écologique

Dans le but de réduire la toxicité de vos vêtements neufs, faites-les tremper une nuit dans une bassine d’eau froide avec du vinaigre blanc. En plus de fixer les couleurs, le vinaigre d’alcool resserre les fibres et permet de rincer les substances chimiques.

Lavez ensuite vos pièces en machine, à froid, avec une lessive liquide biologique, à noter que les lessives "écologiques" vendues en grandes surfaces ne le sont pas. Misez plutôt sur des marques françaises de confiance telles que Kerzon, Les Petits Bidons, L'alchimiste, PH Fragrances, Pikoc, Savonnerie Fer à Cheval ....

le lavage en machine déverse des microfibres polluantes dans les océans

En Juin 2020, des chercheurs de l'Université de Northumbria, au Royaume-Uni ont publié une étude dans la revue scientifique PLOS One, concluant après analyses que nos machines à laver sont de grandes sources de pollution et pointent du doigt les fibres synthétiques que les vêtements lavés contiennent.

Ils estiment en effet que les eaux usées des machines répandent 13 000 tonnes de microfibres dans les milieux marins européens chaque année, ce qui équivaut à deux camions poubelles de polluants déversés dans l'eau chaque jour. Toujours selon cette étude, privilégier les cycles froids et courts permettraient aux ménages d'éviter de déverser plusieurs tonnes de microfibres par an. 

Un autre conseil, n’utilisez jamais d’assouplissant dans votre linge, car c’est également un élément très polluant. Préférez mettre du vinaigre d’alcool à la place. Il neutralise le calcaire de l’eau, adoucit la fibre et nettoie en prime votre machine à laver !

Voici une recette d'assouplissant maison à faire soi-même, pour cela vous avez besoin de : 

recette d'adoucissant pour linge à faire soi-même

1. Diluer la glycérine dans l'eau 

2. Rajouter le vinaigre 

3. Verser l'huile essentielle de votre choix dans le mélange

4. Homogénéiser le liquide obtenu en le versant doucement dans la bouteille en verre.

5. Secouer la bouteille avant chaque utilisation

Conseil : Si votre eau est très calcaire vous pouvez opter pour un mélange de 200ml d'eau par 150 ml de vinaigre blanc + 50 ml de jus d'aloe vera bio.

 

Prenez soin de vous et de l’environnement avec une mode plus écoresponsable.




Commentaires

Camille:

Je vais essayer la dernière recette d’adoucissant ! Jusqu’ici, je n’utilise que du vinaigre, ici l’eau est très calcaire. Merci !

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